Films de boxe

Films de boxe : quels sont les codes de ce genre au cinéma ?

Certains sports se marient mieux que d’autres au cinéma. Si le football ou le curling peinent à réunir le public en salle, d’autres films de sport connaissent un vrai succès public et critique. C’est notamment le cas des films de boxe qui, depuis près d’un demi-siècle, font partie intégrante du paysage cinématographique. Retour sur la genèse de ces films de genre et sur les codes qui régissent la boxe au cinéma.

Qu’est-ce qu’un film de boxe ?

Avant toute chose, tentons de définir clairement ce qu’est le film de boxe. Les films de boxe sont des œuvres cinématographiques ayant pour thème le sport et dans lesquels nous suivons le parcours de personnages animés par une soif de victoire sportive et de réussite personnelle.

Si le spectateur non averti peut s’attendre à un film exclusivement axé sur la boxe, l’entraînement et le combat, il n’en est rien en réalité. Dès les années 1930, les films de boxe ont servi à conter des drames humains. Plus que des combats sur le ring, les films de boxe racontent des combats sur la vie.

La boxe : un sport magnifié par le cinéma !

Le premier film de boxe de l’histoire du cinéma est communément admis comme étant Le champion de King Vidor. A l’époque déjà, la boxe sert de décorum à un drame social dans lequel un ex-boxeur alcoolique remonte sur le ring pour offrir une meilleure vie à son fils. Cet engouement du cinéma pour la boxe n’est pas fortuit. En effet, les arts ont toujours aimé illustrer les combats et les guerres, que ce soit à travers des tableaux de peintures, des sculptures ou des représentations théâtrales. Et quel meilleur sport que la boxe pour illustrer la dramaturgie du combat, celui que se livrent deux adversaires sur un ring, autant que celui d’un combattant envers lui-même.

Au fil des années, de nombreux scénaristes et réalisateurs se sont essayés aux films de boxe. On peut notamment citer :

  • Martin Scorsese, avec Raging Bull ;
  • Clint Eastwood, avec Million Dollar Baby ;
  • Robert Wise, avec Nous avons gagné ce soir ;
  • Antoine Fuqua, avec La Rage au ventre ;
  • Sans oublier Ron Howard, avec De l’ombre à la lumière ;
  • Et le duo John G. Avildsen et Sylvester Stallone, avec Rocky.
Ali - Michael Mann

Les films de boxe : entre célébrations sportives et drames sociaux !

Comme expliquer précédemment, les films de boxe utilisent souvent le sport comme décorum afin d’illustrer des drames sociaux. En effet, le sport n’est ici qu’un prétexte pour explorer des thématiques dramatiques, ou pour servir d’allégorie dans un récit plus large sur les personnages et leur environnement.

Ce procédé narratif est particulièrement limpide dans la saga Rocky. Sylvester Stallone a scénarisé ses films en essayant d’apporter une réflexion sur le personnage de Rocky dans chacun de ses volets. Si les deux premiers Rocky sont de véritables drames centrés sur un personnage de boxeur simplet, les suites raconteront tour à tour la toute-puissance de l’Amérique des années Reagan, la Guerre froide, la chute d’un héros et enfin sa rédemption. L’impact de la saga Rocky est tel que les films de boxe sortis depuis sont tous revus à l’aune du premier volet.

La Rage au ventre - Antoine Fuqua

Que ce soit dans sa mise en scène de la boxe, dans sa justesse narrative entre scènes de boxe et scènes plus intimistes, aucune série de films n’aura autant codifié un genre.

Mon Top 5 des films de boxe !

Cette analyse des films de boxe ne serait pas complète sans un Top 5 (subjectif) de mes films de boxe préférés. Alors c’est parti !

Rocky Balboa - Sylvester Stallone

#5 : Rocky Balboa de Sylvester Stallone

S’il a connu deux suites depuis sa sortie, Rocky Balboa sonnait comme une parfaite conclusion de la saga Rocky au cinéma. Écrit et réalisé par Stallone, ce sixième volet résonnait en 2006 comme le baroud d’honneur d’un acteur bien décidé à dire adieu à son personnage fétiche. Si l’on pouvait craindre à l’époque que l’acteur ne paraisse trop vieux à l’écran, il n’aura jamais paru aussi beau. Amoché certes, mais plus touchant que jamais. Une pensée père-fils qui pour le magnifique monologue de Rocky à son fils Rocky Jr. Le genre de tirade que tous les pères devraient apprendre pour apprendre la vie à leur fils.

Fighter - David O. Russell

#4 : Fighter de David O. Russell

Si ce film a principalement marqué les cinéphiles pour la performance de Christian Bale en entraîneur rachitique, Fighter m’a quant à lui touché par le portrait de ces deux frères, unis dans leur amour de la boxe, seule échappatoire à leur univers white trash, typique de l’Amérique profonde. Ici, pas de beau message sur le rêve américain ou le modèle du self-made-man, David O. Russell met en scène un récit biographique cru, celui du boxeur Micky Ward.

Million Dollar Baby de Clint Eastwood

#3 : Million Dollar Baby de Clint Eastwood

Million Dollar Baby fut le premier film de boxe que j’ai vu de ma vie. Alors qu’à 10 ans, je m’attendais à voir un film galvanisant centré sur l’entraînement et la performance, j’ai été secoué par cette histoire tragique, touchante et magnifiquement interprétée. Je ne vous ferai pas l’affront de prétendre avoir saisi la maestria du film au premier visionnage, cependant ce film m’a tellement marqué par sa fin que je le considère aujourd’hui encore comme l’un des meilleurs films de Clint Eastwood.

Raging Bull - Martin Scorsese

#2 : Raging Bull de Martin Scorsese

Si j’ai déjà abordé les films de Martin Scorsese dans une rétrospective de films, il est bon de rappeler que son Raging Bull est à la fois un formidable film de boxe, doublé d’une de ses meilleures réalisations. Scorsese dresse ici le portrait d’un des plus grands boxeurs de l’histoire du sport, tout en proposant une mise en scène inédite des combats sur le ring. Caméra subjective, flashs, ralentis, accélérations et travellings contrariés, Scorsese s’en donne ici à cœur joie tout en donnant à Robert De Niro l’un de ses plus beaux rôles au cinéma.

Rocky - John G. Avildsen

#1 : Rocky de John G. Avildsen

Impossible pour moi de ne pas citer Rocky comme meilleur film de boxe. Pour ce qu’il capte d’une époque, pour ce qu’il a apporté au genre, pour son écriture et l’interprétation de Stallone, pour sa bande originale mythique ou pour ses training montage galvanisant, tout dans Rocky respire l’âme de ce qui fait un bon film de boxe à mes yeux. Le film de boxe, c’est celui que j’ai envie regarder quand j’ai un coup de mou, c’est celui qui te rappelle que la vie est dure, que c’est un combat permanent et que ce qui compte en définitive ce n’est pas de gagné, mais de se battre jusqu’au bout.

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